Les défis du quotidien

Devoirs : comment aider son enfant à mémoriser l’écriture des nombres en lettres (et ne plus oublier les tirets) ?

Ça y est la rentrée est passée, et qui dit retour à l’école dit retrouvailles avec les devoirs du soir !

Je souhaitais vous partager une astuce testée avec ma fille de 7 ans en CE1 pour l’aider à mémoriser l’orthographe et la composition de l’écriture des nombres. (Astuces qui peut être reprises pour d’autres apprentissages).

Hier soir, il fallait apprendre à écrire les nombres de 20 à 39… soit 19 lignes de nombres. Combiné à sa dyslexie, au travail de la tenue du crayon… bref, un défi pour elle. Au nombre 23, elle me demande si elle peut essayer d’écrire les yeux fermés… à 25, elle me demande ce qu’on mange ce soir, à 27… ça cale. On finit laborieusement les vingtaines, et là il faut retrouver la concentration pour attaquer la trentaine.

Les nombres, elle les connaît mais c’est le passage par l’écrit qui lui demande un effort. Alors voici ce que nous avons testé :

1. Le matériel

Feuille blanche, ciseaux, crayons feutres bleu-vert-rouge.

2. Création des étiquettes

De 1 à 9 les chiffres sont connus, les étiquettes sont crées d’un bloc [UN], [DEUX], etc. L’orthographe de [20] est à consolider, je réalise une étiquette pour chacune des lettres [V] [I] [N] [G] [T], une étiquette avec le tiret de liaison [-] et une dernière étiquette avec le mot [et].

3.Le jeu

– La première étape est de remettre dans l’ordre les lettres de mot VINGT.

– Puis, je lui demande de composer [21] avec les différentes étiquettes. Je précise que nous avions déjà lu les nombres au préalable, souligné les pièges par oral etc. Voilà ce qu’elle présente :

« L’erreur est (une superbe !) opportunité d’apprentissage » 😉

– Sans commenter, je lui demande de lire ce qu’elle a écrit : « vingt un ». Elle se rend compte de son erreur et rajoute le [et] mais oublie les tirets.

– Alors je lui raconte l’histoire suivante : « Sais-tu pourquoi il y a des tirets ? Parce que les chiffres sont farceurs. Si il n’y avait pas les tirets, ils auraient tous envie d’être les premiers et cela donnerait :

« UN VINGT ET » ou « ET UN VINGT » ou « VINGT UN ET »

« Les mots sont farceurs, ils veulent tous être les premiers »

(Et je lui montre avec les étiquettes). Je lui laisse aussi du temps pour déplacer elle-même les étiquettes et voir les différentes combinaisons possibles.

« Pour bien écrire les nombres, ils ont des petits gendarmes les fameux tirets [-] (en rouge ici pour faciliter la visualisation).

« Et les tirets, si c’est le foutoir, ils ne sont pas contents. « Eh, toi Monsieur [UN] retourne à ta place, Monsieur [et] reviens te mettre au milieu !» Et pour être sûr que personne ne bouge, eux aussi restent là ».

Et je lui demande de jouer avec les tirets-gendarmes pour remettre tout le monde à sa place.

Jouer avec les « tirets-gendarmes » pour remettre tout le monde à sa place.

Une fois que nous avons fait le [21], nous enchaînons rapidement jusqu’à [29]. Elle décrit à l’oral ce qu’elle fait. « je prends le [20] puis le [tiret gendarme] et le [deux] » etc.

Nous recommençons l’exercice pour la série des 30.

4.Vérification des acquis par écrit

Une fois le jeu terminé, nous faisons une vérification par écrit, cette fois-ci sur quelques nombres, en utilisant les codes couleur des étiquettes. La phase « écrit » est bien sûr un indispensable pour la mémorisation mais ici nous avions un vrai défi à relever à cause de la lenteur de l’écriture. Nous avons donc utilisé le jeu pour intégrer la notion et ensuite la restitution à l’écrit a été beaucoup plus facile.

Consolidation et vérification

Lors de cet exercice, nous avons ainsi testé différentes « sensibilités » d’intelligence pour apprendre :

le jeu en transformant la phase « écriture » laborieuse avec les étiquettes à remettre dans l’ordre.

les repères visuels avec les codes couleurs

le toucher avec les étiquettes à prendre en main et à déplacer.

l’auditif en lui demandant de raconter ce qu’elle faisait.

Le cerveau retient mieux et à plus long terme lorsqu’il fonctionne par association. (D’où le succès des livres avec les mots illustrés pour faciliter la mémorisation de leur orthographe). Ici, nous avons associé la difficulté des tirets avec l’histoire des « tirets gendarmes » et des chiffres coquins qui se baladent partout.

Cela demande un peu plus de temps, mais ce temps passé permettra d’en regagner sur les autres étapes d’apprentissage. (J’imagine bien que la famille des 40, 50 jusqu’à 100 va bientôt arriver !) Et surtout au lieu d’avoir un temps de devoirs rébarbatif avec l’écriture, nous avons passé un temps de jeu ludique ensemble 🙂

Bonne rentrée à tous !