Ce matin dans la voiture mon aînée en CE1 me dit « ah, il est léger mon cartable ce matin…»
De retour à la maison, je m’aperçois de ce qui est resté sur la table.
Deux options s’offrent à moi :
– Ce matin je travaille de la maison et je peux donc refaire vite l’aller-retour à l’école pour lui déposer ses affaires.
– J’attends la fin de journée et elle récupéra le tout ce soir.
Expérimenter les conséquences naturelles
Pour certains, la deuxième option est une évidence, pour moi la première a été un réflexe. Puis je me suis souvenue « expérimenter les conséquences naturelles » outil de la Discipline Positive. Quels messages lui transmettais-je si je lui rapporte ses affaires ?
« Je suis là pour toi, tu peux compter sur moi ? »
Ou…
« Tu n’as pas besoin de faire attention à tes affaires, je serai toujours là pour rattraper tes erreurs…«
Quelles compétences va t-elle développer si je ne lui ramène pas ses affaires ? Son autonomie et le sens de ses responsabilités ? A 8 ans, l’enfant en est capable.
L’encourager avec des routines et des questions de curiosité
Cela s’accompagne bien sûr avec des actions encourageantes comme la création de routines pour mettre en place les automatismes :
« Qu’as-tu besoin de faire avant de partir à l’école ? »
(Aller aux toilettes, se laver les dents, les mains, mettre son manteau/gants/écharpe, prendre son cartable, etc.) Et encourager avant de partir le matin, avec une question de curiosité.
« Qu’est-ce que tu dois mettre dans ton cartable pour avoir toutes tes affaires en classe avec toi ? »
Se préparer à accueillir ses émotions au retour d’école
Bien sûr, ce soir, il va falloir accueillir cette frustration et cette colère d’avoir oublié ses affaires. Peut-être même un « mauvais point » à l’école (aïe, stop aux bons points!)
Et pourtant cette expérience pourra être enrichissante dans la capacité à gérer ses frustrations et se responsabiliser.
Utiliser l’empathie qui permet d’ouvrir à la recherche de solutions
On peut aider l’enfant en accueillant ses émotions avec bienveillance en faisant preuve d’empathie :
« Tu te sens en colère parce que ta maîtresse t’a grondé et tu aurais aimé ne pas oublier tes affaires ».
Cet accueil va permettre à l’enfant de se sentir compris et de pouvoir avancer vers une recherche de solutions :
« De quoi as tu besoin pour t’aider à ne pas oublier tes affaires à la maison la prochaine fois ? »
Résultat de la journée, finalement ma fille est ressorti de l’école avec le sourire grâce à une maîtresse bienveillante. Elle a fait l’expérience de son oubli et a réparé son erreur en rattrapant le soir, en plus de ses devoirs, le travail fait en classe. Et bien sûr le lendemain, elle a tout de suite vérifié que son cartable était fait au complet.
Chaque parent est libre de choisir ses limites
Toutes les situations ne sont pas propices à l’expérimentation des « conséquences naturelles » notamment celles qui mettent l’enfant en danger, ou encore celles qui n’ont aucun effet sur l’enfant. Et puis il y a aussi le respect de soi-même en tant que parent :
« Sur quel sujet suis-je capable de lâcher prise pour laisser mon enfant faire l’expérience de ses choix ? »
L’école peut-être un sujet très stressant pour les parents qui s’impliquent énormément dans la réussite scolaire de leurs enfants. Le sujet de l’école ne pourra être un terrain facile pour laisser expérimenter les conséquences naturelles. Il sera toujours possible de transmettre l’autonomie et le sens des responsabilités en d’autres occasions. Trouver les situations où l’on peut en tant que parent se sentir plus confiance pour lâcher prise, et laisser son enfant être responsable des actions qu’il fait (ou ne fait pas).
Et pour aller plus loin…
Et vous ? Sur quel(s) sujet(s) être vous prêt à lâcher prise et laisser votre enfant expérimenter avec bienveillance les conséquences naturelles de ses choix ?